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Ils et elles l’ont fait!

Rack à Bécik, Des pains sur la planche et Couturières Pop racontent leur campagne de financement participatif.

Rack à Bécik

À l’origine de cette première coopérative dédiée au vélo à Gatineau, il y a quatre passionnées de petite reine: Sophie Dorion-Boisvert, Émilie Caron, Stéphanie Thibert et Katia Truong. Si elles sont toutes adeptes de ce moyen de transport écologique, elles partagent surtout la conviction que le vélo est un puissant outil d’émancipation et de promotion de l’équité sociale. L’objectif du Rack à Bécik (RAB) est de promouvoir la bicyclette, mais aussi d’autonomiser les cyclistes en offrant des formations et un lieu inclusif pour l’entretien, la réparation, la construction et la revalorisation de vélos.

«L’idée de base part du concept de partager le plaisir fantastique de se promener à vélo, mais c’est aussi de commencer à parler du vélo comme vrai moyen de transport écologique», explique Sophie Dorion-Boisvert au journal Le Droit. «Être bien équipé.e, posséder un vélo en bonne condition et savoir faire les réparations de base participe à l’engouement et au développement d’une habitude d’utilisation du vélo. Véritable outil de socialisation et d’ancrage dans son environnement, nous souhaitons que la communauté, dont les plus jeunes, s’approprie le projet de l’atelier pour en faire un lieu de vie dynamique qui répond à ses besoins!» pouvait-on lire sur leur page de campagne La Ruche.

Née en janvier 2021, pourvue depuis quelques mois d’un local pour entreposer sa centaine de vélos usagés et accueillir ses premiers ateliers, la coopérative outaouaise s’est lancée dans une campagne de financement participatif en juillet 2021. L’objectif? Trouver des fonds pour acheter des outils, aménager le local et investir dans du matériel informatique et de promotion. L’enthousiasme de la communauté est indubitable. À mi-campagne, les personnes engagées dans le RAB voient leur objectif de 15000$ déjà dépassé de 8%. C’est une vraie reconnaissance pour cette jeune coopérative qui avait participé à SISMIC – un parcours d’incubation d’entreprises collectives développé par le Chantier de l’économie sociale – et qui s’était distinguée en remportant le prix régional de la catégorie Création d’entreprise économie sociale dans le cadre de la 23e édition du Défi OSEntreprendre Outaouais. C’est aussi une très belle preuve de l’effet levier permis par ce type de campagne. Le Fonds Mille et UN pour la Jeunesse s’est en effet engagé à doubler le montant recueilli par la coopérative.

Avec ce beau tremplin, la coop aspire à devenir un pôle social et culturel autour du vélo et à participer au bourgeonnement et à l’éclosion de projets et d’initiatives à travers la communauté.

Pour en savoir plus:

La campagne de RAB en bref

  • Objectif de la campagne: 15 000$
  • Raison: achat d’équipements et d’outils (30%), aménagement du local pour une offre de service complète (atelier d’auto-réparation libre-service, formation, revalorisation ) (40%), acquisition de matériel informatique et promotionnel (30 %)
  • ​​Résultat: 168 contributeurs, un objectif atteint à 108% (16 255$) et une aide de 15 000$ ajoutée grâce au Fonds Mille et un pour la jeunesse, un succès indéniable!
  • Taille de l’équipe: 10 personnes (un peu surhumaines)
  • Durée de la campagne: 45 jours
  • Obstacles: le succès de la campagne repose sur la participation de toute l’équipe.  »Il a fallu garder l’équipe motivée et surtout avoir l’énergie et la capacité de solliciter les gens autour de nous et les autres (difficile pour la majorité). »
  • Bons coups: Les contreparties.  »Les gens ont capotés : on a fait appel à notre créativité et à celles des autres aussi. Notre vidéo, on s’est amusée et je crois que ça paraissait », Sophie Dorion
  • Un must!:  »Le soutien technique et même émotionnel de notre conseillère de La Ruche et leur matériel ressource. »
  • Conseils:  »Faire ça simple. Bien planifier les communications. Se faire confiance et à la communauté derrière nous ».

Couturières pop

Salaires précaires, statuts de faux travailleurs autonomes, horaires de travail indécents: dans l’industrie de la mode, les conditions de travail sont souvent très mauvaises pour les opérateurs de machines comme pour les créateurs au bas de l’échelle. C’est pour combattre cet état de fait que Camille Goyette-Gingras et Manon Daneau ont décidé de lancer Couturières Pop, une coopérative de couturières artisanes.

«Il faudrait que le modèle coopératif soit la norme dans ce milieu, pas l’exception!» insiste Camille, fière d’offrir des assurances collectives, un fonds de pension et des salaires décents aux 5200 membres qui sont venus cogner à la porte de leur petit local de la rue Sainte-Catherine Est, à Montréal.

Lancée en octobre 2019 dans l’optique de revaloriser le secteur manufacturier, d’offrir une alternative locale et de combattre la pénurie de couturiers et de couturières par la formation de main-d’œuvre, Couturières Pop est aujourd’hui victime de son succès. Elle doit cette popularité extraordinaire au défi qu’elle a lancé, en mars 2020, pour fournir du matériel aux services de santé. En faisant appel aux couturières de partout au Québec, les deux fondatrices ne s’attendaient pas à recevoir autant de réponses. Cet enthousiasme débordant les place devant un beau problème: trouver du financement pour mettre sur pied un atelier de production répondant aux normes de Santé Canada et capable d’accueillir 25 postes de travail à Hochelaga-Maisonneuve.

La campagne qu’elles lancent le 31 mai démarre en flèche, grâce à une utilisation habile des réseaux sociaux, au soutien d’une photographe professionnelle et à la visibilité que leur procure la visite du premier  ministre et les différents articles de presse. Six jours suffisent pour atteindre 81% de l’objectif. Au terme des 4 semaines de leur campagne, l’élan de solidarité de 328 contributeurs aura permis de dépasser les 20 000$ attendus et d’entraîner un bel effet de levier auprès de PME Montréal, la Caisse d’économie solidaire et la CDRQ qui ont apporté 37000$ supplémentaires au projet.

La campagne de couturières pop en bref

  • Objectif de la campagne: 20 000$
  • Raison: ouvrir un nouvel atelier de production répondant aux normes de Santé Canada afin d’accueillir 25 couturières et de répondre adéquatement au besoin de jaquettes médicales homologuées pendant la pandémie de Covid-19
  • Durée de la campagne: 2 mois
  • Résultat: 238 contributeurs, un objectif atteint à 105% et une aide de plus de 37 000$ conférée grâce à l’effet levier, un succès indéniable!
  • Bons coups: la vidéo de lancement partagée par plus de 360 personnes et visionnée plus de 300 fois sur YouTube, la campagne photo sur les réseaux sociaux
  • Conseils: avoir de solides communications et ne pas sous-estimer le temps à consacrer à la campagne